Comment soigner et corriger le kératocône

corriger le kératocône

Publié le : 23 novembre 20217 mins de lecture

Conséquence de l’amincissement progressif du centre de la paroi de l’œil qui se déforme et devient conique, cette maladie perturbe la vision du sujet atteint. Cette transformation de la cornée se manifeste à l’adolescence et peut continuer jusqu’à la vingtaine. Les symptômes sont la myopie, l’astigmatisme, la photophobie et une vision floue. À ces signes avant-coureurs peuvent s’ajouter une irritation oculaire et une grande sensibilité à l’éblouissement. La détection précoce de cette pathologie permet de la prendre en charge rapidement et d’éviter aux patients des problèmes de vision qui nuisent à leur quotidien. Dès l’apparition d’un problème ou d’une sensation de gêne, une consultation auprès d’un ophtalmologue s’impose.

Le port de lunettes ou de prothèse oculaire

Au premier diagnostic du kératocône, notamment lorsque l’affection légère est encore en phase évolutive, la mesure préconisée pour corriger la vue est le port de lunettes ou de lentilles de contact souples. Toutefois, cette disposition peut s’avérer inefficace au fil du temps puisque cette anomalie de la cornée peut prendre de l’ampleur. La protubérance qui cause l’irrégularité peut s’accroître au fur et à mesure de l’atrophie de la cornée. La seconde alternative qui s’offre aux ophtalmologues est la préconisation du port des prothèses oculaires dont les lentilles de contact rigides et sur-mesure.
L’existence de l’interface créée entre les lentilles et le film lacrymal constitue, d’ores et déjà, un avantage, mais pas seulement puisque cette prothèse possède également la capacité de limiter la transformation, voire de corriger la déformation. En effet, les lentilles de contact rigides ou perméables à l’oxygène permettent de rectifier, voire de supprimer certaines irrégularités au niveau de la cornée. Dans certains cas, la mise en place de cette prothèse peut s’avérer complexe. Le recours à l’expertise d’un contactologue qui est spécialisé dans ce domaine devient incontournable. Ce professionnel a les compétences requises pour adapter ce petit appareil au patient et pour créer des lentilles de contact sur-mesure.
Les dispositions prises par le médecin sont souvent adaptées à chaque cas traité puisque le résultat obtenu n’est pas toujours identique d’un patient à un autre. Le port de lentilles est certes le type de soin classique préconisé par les ophtalmologues, cependant le système adopté varie selon le cas. Certains professionnels proposent des lentilles de contact hybrides à leurs patients. Ce dispositif est une association d’un centre rigide perméable à l’oxygène et d’une surface restante souple (dite jupe).
Toujours dans le domaine des lentilles de contact, certains professionnels proposent le système piggyback à leurs patients. Ce procédé consiste à utiliser simultanément deux prothèses dont la première qui est souple se place au contact direct de l’œil, et la seconde qui est rigide est installée juste après. Les deux lentilles s’accolent l’une à l’autre, tandis que le modèle souple au contact de l’organe agit comme un coussinet qui amortit la prothèse rigide.
Les lentilles semi-sclérales et sclérales se démarquent par leur diamètre important qui leur permet de recouvrir la sclère. Ces prothèses sont perméables à l’oxygène mais se différencient des modèles classiques par le confort de port et par sa stabilité. En effet, ces lentilles semi-sclérales et sclérales ne bougent pas lorsque la personne cligne de l’œil, contrairement aux verres de contact rigides qui ne recouvrent qu’uniquement la cornée.

Le cross-linking ou la réticulation cornéenne

Les personnes sujettes à cette cornée conique doivent consulter régulièrement un ophtalmologue pour le suivi de l’évolution de la maladie. À un certain moment donné, les lentilles de contact perdent leur efficacité et le professionnel médical est obligé de passer à l’étape supérieure. La décision de procéder au cross-linking ou à la réticulation cornéenne est prise lorsque le patient a :

  • une baisse de l’acuité visuelle ;
  • une myopie importante nécessitant une augmentation du cylindre ou de la correction ;
  • une kératométrie dépassant 1 dioptrie.

La réticulation cornéenne est indiquée aux personnes de moins de 40 ans puisque cette pathologie arrête de se développer lorsque les sujets atteignent cet âge. Ce traitement visant à empêcher l’avancement de l’affection consiste à renforcer les fibres de collagène qui s’endurcissent et deviennent rigides pour rendre impossible l’évolution de l’anomalie. Deux techniques peuvent être préconisés par le médecin.

  • La réticulation transépithéliale ou épithélium-on se base sur l’utilisation de riboflavine sur l’œil à traiter. Après l’application de ce genre de vitamine B, l’organe est soumis à des rayons ultraviolets.
  • Le principe reste le même pour le cross-linking ou réticulation épithélium-off, à la différence de l’excision de la couche cornée. L’absence de cet épithélium permet à la riboflavine imprégnée sur l’œil d’atteindre rapidement la cornée. Une exposition à la lumière ultraviolette est aussi à prévoir. Dans ce cas, l’intervention est effectuée sous anesthésie topique et en ambulatoire.

Les anneaux intracornéens

Petits segments insérés au niveau de la cornée, les anneaux intracornéens raidissent cette dernière et diminuent ainsi l’irrégularité et l’importance de l’astigmatisme. Ce traitement est indiqué lorsque les lentilles ne conviennent pas et évite au patient de procéder à la greffe de la cornée. Cette technique a été déjà utilisée depuis 1977, mais la difficulté de la mise en place d’un tunnel par lequel les anneaux doivent passer a été le blocage de son développement. Désormais avec l’évolution de la recherche et des technologies, ce soin fait partie des classiques dans la prise en charge de la transformation de la cornée.

La greffe de la cornée

Arrivée à un stade avancé, la déformation de la cornée exige une kératoplastie pénétrante. Cette greffe s’avère être le dernier recours compte tenu des risques de rejet et d’infection. Dans tous les cas, la préconisation de cette intervention relève uniquement de la compétence de l’ophtalmologue.


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